Depuis la fermeture des établissements scolaires ordonnée par le gouvernement il y a maintenant trois semaines, et passé le temps des interrogations, l’ensemble des communautés éducatives du diocèse de Blois s’est mis en route pour faire l’école … autrement.
En réalité, les écoles n’ont pas fermé : elles s’organisent différemment de façon à assurer une continuité pédagogique pour les élèves confinés. Il faut dire que cette pandémie a pris tout le monde de court et que peu d’organisations étaient prêtes à travailler en confinement. Les réunions de crise se sont multipliées lors des premiers jours dans les établissements et à la Direction diocésaine. Chacun a dû adopter des outils rapidement pour communiquer le plus efficacement possible ! Les élèves et les enseignants se sont éloignés des salles de classe, ils sont dispersés comme des points qui clignotent sur une carte. Comment relier tous ces points, comment tirer des fils entre chacun, des fils qui ne cassent pas ? Comme l’écrit Pierre d’Huy dans Marianne : « comment bien s’éloigner de ses proches ?« . En effet, la question qui est posée est celle d’une relation toujours vivante entre toutes ces composantes de notre communauté scolaire. Pour assurer la fameuse « continuité pédagogique » bien sûr, mais aussi pour vivre le projet diocésain d’une « éducation à la relation » sans laquelle aucune fraternité n’est possible.
Les écoles n’ont pas fermé, elles déploient toute leur énergie à fertiliser ce lien indispensable. Les visio-conférences se succèdent, avec des Chefs d’établissements chez eux ou dans leur bureau, qui coordonnent leurs équipes, recensent des plus éloignés, trouvent des solutions pour ceux qui ne peuvent travailler, prêtent des ordinateurs, envoient les cours par la poste, appelant les parents … ou accueillent des enfants de personnels soignants …
Les écoles n’ont pas fermé et les enseignants sont sur la brèche : ils n’ont jamais fait de telles journées ! Ils les voient, ces points qui clignotent sur la carte et ces élèves dispersés qu’il s’agit de rassembler pour consolider les apprentissages, pour réanimer un groupe-classe éclaté. À chacun ses outils. On aime à imaginer l’enseignant qui écoute un élève lire un texte au téléphone, un autre en tête à tête sur Whatsapp pour un résoudre une équation ou un troisième devant toute sa classe recomposée en mosaïque sur un écran …
L’Enseignement catholique de Blois lançait il y a deux ans sont projet éducatif qui s’engageait sur 7 axes. Nous sommes heureux d’avoir pu explorer ceux-ci : « une école qui relève les défis de l’avenir » (de quoi demain sera fait ?), « une école où chacun apprend » (les adultes aussi), « une école qui rayonne sur son territoire » (les petits points qui clignotent), « une école où chacun est responsable » (de la santé des autres) et « une école faite de relations et de fraternité » (et n’oublier personne).
En ces temps difficiles arrive la semaine de Pâques : restons donc en relation dans l’espérance d’une nouvelle fraternité.
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