
Ils sont partis sans aucun bagage, sans même avoir eu la possibilité d’emporter les lunettes de vue de la plus petite. Aujourd’hui, à Notre-Dame, élèves et équipe pédagogique, sont à l’écoute de ces trois enfants réfugiés scolarisés depuis jeudi et dont nous préservons l’anonymat selon le souhait des parents et de la famille d’accueil. « Malgré le barrage de la langue, on essaie de tout faire pour que ces élèves se sentent bien », expliquaient hier matin Carine Doireau et Christelle Ries, enseignantes.
« Dès qu’on a su que Notre-Dame pouvait accueillir des enfants ukrainiens, on a associé les élèves, en leur demandant comment organiser cette arrivée. Ils ont vite proposé de fabriquer une banderole de bienvenue, d’organiser un goûter, d’offrir des cadeaux, des jouets comme du matériel scolaire, puisqu’ils savaient que les petits Ukrainiens arriveraient sans rien. Ainsi, le cartable de l’an dernier, des trousses et des jouets inutilisés comme des vêtements neufs achetés pour l’occasion, ont été vite réunis… »
En cours, rien ne les distingue si ce n’est une autre façon de lever le doigt, une main sous le coude du bras replié, pour montrer fièrement son ardoise avec le résultat de l’opération inscrite au tableau. Et les applaudissements en langue des signes des petits camarades pour saluer la bonne réponse. « Pour que la plus jeune puisse participer, contrairement à mes habitudes, j’inscris au tableau la multiplication demandée et elle peut suivre. Pour communiquer, on a les gestes ou encore l’appli de traduction immédiate du téléphone portable. Et pour la plus grande, heureusement, il y a l’anglais. » C’est l’heure de la cantine. Un signe pour demander l’autorisation de prendre un ballon et voilà la petite Ukrainienne partie jouer dans la cour. Apparemment, comme les autres enfants.