Le souhait de développer et de démocratiser le volet Montessori de son enseignement est formulé depuis des années par l’école blésoise Saint-Charles. Une étape importante s’apprête à être franchie par l’établissement privé catholique, où une classe destinée aux 3-6 ans sous contrat avec l’État, dans laquelle sera appliquée la méthode conçue au début du XXe siècle par la pédagogue italienne, ouvrira à la rentrée scolaire.
Il existait déjà, depuis 2010, une classe Montessori au 32, rue de la Quinière. Cette dernière, encadrée depuis quatre ans par Véronique Valat, éducatrice formée au sein de l’Institut supérieur Maria-Montessori de Paris, était hors contrat. Le changement de situation permettra l’application de tarifs plus bas : l’année scolaire, pour les familles concernées, coûtera 1.700 euros (soit 1.000 € de moins qu’en 2018-2019).
C’est à la faveur d’un diplôme universitaire, suivi depuis cette année scolaire par la directrice de l’école, Gaële Fonty, qu’intervient le passage sous contrat. Ce DU, « destiné aux enseignants en exercice », se prépare en trois ans, précise Gaële Fonty, qui terminera d’ici aux grandes vacances la partie de son apprentissage consacré aux enfants âgés de 3 ans à 6 ans. Il s’agit notamment, pour la professeure des écoles, d’étudier les textes de Maria Montessori et d’approfondir les pratiques pédagogiques associées.
Ces dernières, qui accordent une place importante à l’éveil sensoriel et à la notion d’autocorrection, impliqueront des aménagements au sein de l’école Saint-Charles – un espace d’environ 100 m2 accueillera les 25 à 30 élèves de la future classe de Gaële Fonty – cette dernière exerce, pour l’heure, en maternelle « traditionnelle » –, qui interviendra en binôme avec Véronique Valat, ainsi qu’avec une Atsem. Du matériel spécifique est également prévu.
Peu de grandes sections seront inscrits, dans un premier temps, car, si le dessein de l’établissement est d’étendre le projet Montessori pour des jeunes jusqu’à 9 ans, puis jusqu’à 12 ans, sa mise en œuvre prendra trop de temps pour que les plus grands élèves de maternelle puissent poursuivre, dans l’immédiat, leur scolarité dans cette voie.
Répondant aux critiques parfois émises à l’égard des idées de Maria Montessori, Gaële Fonty indique que celles-ci n’invitent pas à laisser une liberté totale aux petits, mais plutôt à leur offrir des choix dans un cadre pour les conduire vers davantage d’autonomie et d’épanouissement. « La place de l’enfant, notamment dans la famille, a évolué », a remarqué la directrice, formée à la communication non-violente et persuadée que, dans la société d’aujourd’hui, « on ne peut plus donner à tous les jeunes la même chose, au même moment ».
Texte et photo La Nouvelle République
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