Enseignante et infirmière !

Florence Chapuis, prof au collège Notre-Dame à Romorantin, est redevenue infirmière volontaire à l’Ehpad de Salbris. Face au Covid-19.

Elle était il y a encore quelques jours professeur de français au collège Notre-Dame à Romorantin. Depuis le 28 mars, Florence Chapuis est infirmière. Volontaire pour monter au front contre le Covid-19. Elle fait partie des renforts envoyés à l’Ehpad des Coinces à Salbris, particulièrement touché par le virus (lire NR des 28 et 29 mars et 1er avril).
« Je ne pouvais pas rester sans rien faire et laisser mes collègues dans la galère » Elle n’a pas hésité un instant. « Je suis comme ça, c’est dans ma nature. Je ne pouvais pas, avec mes compétences, rester sans rien faire, laisser mes collègues dans la galère. Je me suis portée naturellement volontaire ».5e8688f65ba972fc308b45ea
Si cette mère de famille a débuté sa carrière comme professeur de français, elle avait finalement, pour trouver plus facilement un emploi au gré des mutations de son mari militaire, embrassé une carrière d’infirmière. Pour se mettre au service des personnes âgées. Déjà. Mais major de promotion, elle avait été aiguillée vers la spécialité cardiologie et soins intensifs.
Depuis douze ans, elle est revenue au professorat. Mais les gestes d’infirmière n’ont jamais disparu. « Ma mission est d’encadrer les soins de nursing des résidents, ces gestes du rôle propre d’infirmier, de rassurer les résidents, sachant qu’il peut être angoissant et incompréhensible de ne plus voir sa famille pour des seniors. Le personnel sur place est compétent et fait un travail formidable, nous sommes bien équipés… »
Les risques ? Elle en a pleinement conscience. Quand elle rentre chez elle le soir à Romorantin, elle entre par le sous-sol de sa maison et met directement à laver ses vêtements. « J’ai la chance d’être seule à la maison, mon mari est confiné à Bordeaux et mes deux enfants sont dans leur appartement d’étudiant. Beaucoup de soignants ont peur d’apporter le virus chez eux. Je n’ai pas ce poids psychologique à gérer, c’est plus facile pour moi. »
La volontaire est tout de même un peu amère. En colère même contre les politiques qui ont abandonné la santé pendant de nombreuses années. « Dans les maisons de retraite, les petites mains font face : agents de service hospitalier, aides-soignants, infirmières Ce sont les personnes qui sont sur le terrain qui prennent des risques, ils subissent de plein fouet des choix qui ne sont pas les leurs. »
Dans ce contexte, elle a la mauvaise surprise de voir des coureurs à pied sortir, mais aussi des clients de supermarché masques FFP2 sur le nez, alors qu’ils font cruellement défaut dans de nombreux endroits…
Pendant cette mission, dont elle ignore encore la durée, la continuité pédagogique est assurée par la directrice du collège Notre-Dame. Mais la professeur de français garde un œil sur ses élèves. « Ils ont intérêt à être prêts, il y a le brevet à la fin de l’année », sourit-elle au téléphone. Car, oui, après cette crise, la vie reprendra son cours. Alors, Florence pourra ranger sa blouse blanche et retrouver le chemin de sa classe. Pour une autre mission ô combien précieuse…

Texte et photo La NR

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