Enseignement privé de Loir-et-Cher : des défis liés à la ruralité

La direction diocésaine de l’enseignement catholique prépare la rentrée 2018, entre des postes “ à rendre ” et des effectifs annoncés en augmentation.

5a86379f489a45754b8b4a44A l’image du public, l’enseignement privé, sous contrat, loir-et-chérien prépare actuellement sa rentrée 2018. La répartition des postes entre les différents établissements représente un travail relativement complexe : directeur diocésain de l’enseignement catholique, Bruno Chauvineau énonce l’existence, d’une part, de « rendus de postes » et, d’autre part, une « pression » liée à des effectifs parfois en hausse. En tout, cent cinquante élèves supplémentaires sont attendus en septembre prochain.
Considérant les moyens dont il dispose et les inscriptions dans ses structures scolaires privées, le département est présenté comme « excédentaire ». Si neuf postes doivent être restitués, dix-sept fermetures seront en fait mises en œuvre dans une optique de redéploiement. Parmi ces dernières, le directeur diocésain énumère celle de l’école de Clamecy, située à Selles-sur-Cher (*), des suppressions (notamment dans le second degré) de postes à Blois, dans le Vendômois, mais aussi dans le secteur de l’Adaptation scolaire et de la scolarisation des élèves handicapés (ASH). « La peine, pour nous, est triple », déplore Bruno Chauvineau. Elle est relative à l’impossibilité de répondre pleinement à une « vocation à accueillir les populations fragiles », de pouvoir assurer une « mixité scolaire » en matière de réussite, et à l’absence, dans l’enseignement catholique, de classes de CP dédoublées.
« Déception et amertume » se mêlent chez le directeur diocésain lorsqu’il évoque la disparition de l’école de Clamecy. Il souligne son contentement face au soutien de la population : des parents ont entamé une mobilisation – ils se rassembleront, d’ailleurs, samedi matin, à 10 heures, à Selles-sur-Cher. Des élus se sont aussi manifestés auprès de Bruno Chauvineau. « Il est bien de soutenir avant, et non après, lâche ce dernier. C’est ensemble que nous pourrons relever les défis liés à la ruralité. » Il ne s’agit pas, à ses yeux, de se trouver simplement dans la protestation quand intervient une fermeture.
Des ouvertures sont annoncées : une classe à Sainte-Geneviève à Contres, une cinquième supplémentaire au collège Le Prieuré de Sambin, une troisième à Salbris, une seconde au lycée catholique de Pontlevoy. Des phénomènes de « desserrement » interviendront en outre à Saint-Joseph à Mer (ils concerneront les troisièmes), et à Saint-Vincent-Père Brottier, à Blois (pour les cinquièmes).
L’enseignement catholique témoigne, cependant, de son espoir, de sa confiance envers le projet éducatif qu’elle élabore. Celui-ci se veut « en lien avec les orientations du ministère de l’Éducation nationale », ayant pour but de proposer un accompagnement « exigeant et bienveillant » aux jeunes, dont la réflexion sur l’orientation doit débuter « dès le collège ». Leur parcours devra conduire les élèves non seulement vers un métier, mais aussi « vers la citoyenneté », précise Bruno Chauvineau, vers la condition d’«honnête homme », au sens de celui du siècle des Lumières.
Le projet diocésain sera promulgué par l’évêque le 31 août. Sept axes devraient y être détaillés, dans la perspective d’une école « apprenante, ouverte à tous et enracinée dans le territoire ».
(*) L’école de Clamecy aurait dû perdre une classe sur les trois qu’elle abrite – une option inenvisageable financièrement, explique le directeur diocésain. Elle compte cinquante élèves, dont cinq de moins de trois ans (NR du 31 janvier).

Léa BOUQUEROT

Journaliste, rédaction de Blois OEIL

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