Deux anciens élèves de Saint-Joseph, à Romorantin, retrouvent chaque année l’homme qui a été leur enseignant l’année de leur certificat d’études.
Gérard Mauchien, Michel Sandré, tous deux nés en 1935, et l’ancien instituteur, par la suite devenu curé de Selommes, René Champeau n’ont jamais rompu le lien qui les unit depuis leur rencontre à l’école Saint-Joseph, à Romorantin. Une fois par an, ils se rencontrent autour d’une table. Par le passé, il est arrivé que d’autres « anciens » de Saint-Joseph se joignent au trio. Avant, précise Gérard Mauchien, René Champeau se déplaçait avec sa 2 CV. Désormais, les deux anciens élèves passent le chercher à Blois.
Le dernier repas en commun en date s’est déroulé le 1er mars, dans un établissement de Vineuil. À table, dans un coin de la salle de restaurant, Michel Sandré a étalé d’anciennes photos de classe. « À l’époque, a confié Gérard Mauchien, il n’était pas question de tendresse. L’éducation était assez rigide… » Michel Sandré et lui se sont néanmoins accordés pour affirmer que René Champeau était « rigide-gentil ». D’ailleurs, se sont rappelés les deux hommes, s’il respectait les règles, précises, à l’intérieur de l’école, le professeur « n’était plus le même homme », une fois les portes franchies. Plus tard, l’enseignant devenu curé a marié le fils de Gérard Mauchien.
Ce dernier, originaire de la région de Châteauroux, avait quitté cette dernière très jeune pour être scolarisé à Romorantin, où son oncle et sa tante étaient propriétaires de l’hôtel du Lion d’or. Il a ensuite rejoint les terres de son père et de sa mère pour devenir exploitant agricole. Sa relation forte à son passé scolaire, le retraité l’explique en partie par le manque de son père et de sa mère – « J’ai laissé mes parents très jeune. » Michel Sandré, dont la famille est native de Lanthenay, a effectué une carrière de mécanicien.
Après s’être rappelé quelques leçons, jamais oubliées depuis Saint-Joseph – « Il faut écrire « er » à la fin d’un verbe, lorsque l’on peut le remplacer par « mordre » », entre autres – les trois convives ont débuté leur déjeuner, mercredi. En espérant qu’il serait suivi par de nombreux autres.